3 Questions à Cognitive Engines

Le 09/09/2024

Quelle place pour l’intelligence artificielle et la robotique dans l’industrie manufacturière ?

L’industrie manufacturière a pour enjeu la flexibilité de ses lignes automatisées pour s’adapter aux demandes clients. Chaque client peut couvrir un secteur d’activité spécifique. Très rapidement il y a une démultiplication du nombre de références à gérer et des composants à assembler. Disposer de lignes de production agiles c’est concentrer l’expertise de ses opérateurs sur le paramétrage des parties automatisées haute cadence lors d’un changement de gamme et surtout s’assurer d’un flux de production sans arrêt intempestif. En périphérie de cette haute cadence automatisée, une armée d’opérateurs chargent et déchargent des flux de production avec des vitesses de travail atténuées et qui sont les lieux où se génèrent des T.M.S. (Troubles Musculo Squelettique). Le geste répétitif qui use le corps c’est 87% des arrêts de travail en France.

La lecture que fait Cognitive Engines de ces bordures de lignes haute cadence c’est que les variations et l’imprévisibilité font que cela résiste à l’automatisation. Il peut s’agir de vracs de pièces à ordonner dans des matrices pour une entrée en ligne de production ; il peut s’agir de flacons à placer dans des étuis ou caisses en sortie de ligne de production. Il peut s’agir de dépalétisation avec des variations de tailles de packaging. C’est là que l’IA trouve sa place : s’adapter à cette zone de flou et réduire l’exposition aux gestes répétitifs et blessants.

C’est pour cela que nous dotons les bras robots standards d’un package vision 2D et 3D et nous envoyons ce flux d’information à notre IA qui génère les trajectoires et les actions que doit faire le robot.

Comment un robot intelligent peut-il être sécure pour son environnement de travail ?

Il y a plusieurs types d’intelligence artificielle. Une forme de compréhension démocratisée est liée à l’arrivée pour le grand public des IA génératives. Ces IA peuvent générer des images où l’on dénombre cinq jambes pour quatre personnes qui sont assises sur un banc. Les IA génératives font en réalité du traitement statistique de l’information et s’appuient sur un grand volume d’informations. Evidemment puiser dans internet pour générer de nouvelles images, c’est travailler à partir de datasets non fiabilisés…

Chez Cognitive Engines, nous avons fait le choix d’utiliser un autre type d’IA. C’est une IA qui apprend par renforcement ; comme pour l’apprentissage canin. Un opérateur montre au robot où il doit regarder dans son espace de travail et lui présente ses objets de travail. L’opérateur gratifie avec une croquette numérique. Chaque croquette numérique permet de renforcer ce qui a bien été réalisé sous supervision de l’opérateur. Si bien qu’en cinq itérations la connaissance est fixée par l’IA et elle peut alors travailler de manière autonome, déconnectée de tout réseau et serveurs distants.

Lorsqu’on prend le temps d’observer nos postes robotiques, au bout d’un moment il est possible de percevoir la régularité et la prédictibilité des mouvements par rapport à la tâche à réaliser. Et pourtant, le robot s’adapte aux cadences, aux variations de son environnement de travail ; comme les humains finalement !

Sur quelles applications vos cobots fonctionnent-ils ?

Dans l’agroalimentaire, nous avons une situation de fin de ligne de production avec une table tournante qui reçoit des flacons à mettre dans des cartons. C’est un poste qui est conçu initialement pour trois opérateurs qui prélèvent les flacons sur la table et les rangent par quantité de dix flacons dans un carton. Sur la table tournante, la quantité de flacons varie durant la journée ; la taille des flacons peut changer trois fois par jour ; enfin la position du flacon est imprédictible parce qu’ils tournent avec la table.

Sammy, notre robot collaboratif, est capable de détecter les flacons qui passent sous sa caméra. Il plonge sur la table pour prélever les flacons deux par deux et les ranger dans un carton.

Cette activité est réalisée en présence de deux opérateurs qui font la même activité à ce poste. Sammy travaille en coactivité. Il se peut même qu’un des opérateurs prélève sur la table un flacon que Sammy avait prévu de collecter. Sammy suspend alors sa trajectoire et choisit un autre flacon à prendre. Ceci se fait en temps réel.

Le troisième opérateur a été réaffecté à la gestion de flux de la partie haute cadence automatisée et s’occupe aussi du suivi qualité.

COGNITIVE ENGINES sera présent au SIDO, stand E306, venez les rencontrer.