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Robotique et Design : esthétique de l’objet ou design industriel ?

Robotique - Le 02/11/2018

Je suis Matthias Schmitt, fondateur de Still Human, startup en robotique et bureau d’étude en design industriel. Depuis 3 ans maintenant, Still Human travaille avec plusieurs entreprises et startups du numérique sur différents sujets tel que la robotique et l’IOT. La spécificité de Still Human c’est l’expertise en tant que designer roboticien.

–  Quel est l’intérêt du design en robotique ? Une question d’esthétique ou un moyen de rendre le robot plus performant ?

Le designer n’est pas uniquement un esthéticien de l’objet, contrairement à ce que l’on en croit depuis des années. En effet, le designer industriel intervient dès le début du processus. Il va étudier et mettre en avant les problématiques et usages, afin d’aboutir à une réponse pertinente. La question de l’esthétique arrive au second plan, mais reste déterminante pour un rapport entre l’humain et la machine. On aura plus de facilité à interagir avec un produit attrayant et pour lequel on éprouve une forme d’empathie qu’une simple boîte en carton.

La performance quant à elle réside dans plusieurs aspects : la mécanique, l’électronique, l’intelligence logicielle et l’ergonomie. Le designer travaille avec tout ces métiers puisqu’il va déterminer le fonctionnement et les usages du robot. La performance sera l’enjeu de son travail, mais il ne peut y arriver seul. Notre travail avec notre ingénieur mécatronique par exemple est fondamental puisqu’il va rendre industrialisable un robot et surtout pouvoir adapter notre vision des usages avec les réalités de l’industrie et des coûts que cela implique.

– Qu’a de plus un robot avec du design qu’un robot sans ?

Il n’y a pas de robot sans design, mais il existe des robots sans processus de design. Un robot, peut être basique ou laid, mais fonctionnel et pertinent, d’autres peuvent être beau et mignon, mais totalement inutile voir contre-productif. Malgré tout, Raymond Loewy, l’un des précurseurs du design industriel, disait : « la laideur se vend mal ». Ainsi un objet qui n’inspire pas de sympathie à l’achat se verra délaissé pour un produit parfois moins efficace, mais d’une couleur ou de lignes plus attirantes.

Un robot sans designer, c’est fréquent et ça se traduit par l’effet couteau suisse. On va faire un robot multifonction, une usine à gaz, qui voudra répondre à plusieurs problématiques et qui au final ne fait pas 10% de chaque tache convenablement pour aboutir à un produit inutile.

– Le design robotique nécessite-t-il des matériaux différents ? Des contraintes, des avantages ?

En soi, le design industriel s’applique de la même manière pour une chaise que pour un robot. Les matériaux sont des choix liés aux usages et à l’esthétique du produit fini. Bien entendu, les choix se font aussi et surtout sur de la composante mécanique, les contraintes étant liés aux mouvements et les modulations du robot. On privilégiera le plastique et les métaux, plutôt léger, mais rien n’empêche d’imaginer des robots en bois ou bien en matériaux nouveaux. On constate un nouveau domaine de la robotique, le robot mou employant des polymères, silicones, etc. pour reproduire du muscle humain ou animal. Ces nouveaux matériaux apportent de nouvelles manières d’envisager une robotique aux degrés de liberté bien plus variés et à la flexibilité incroyable. Les contraintes résident donc dans la solidité, le support de charges lourdes, mais aussi dans la capacité d’adaptation du robot.

­– Qu’est-ce que ça a changé à votre métier ?

Tout et rien à la fois.

Tout, car nous n’avons pas affaire à un objet inerte dont la fonction se limite à son usage propre. Un objet ne comprend pas et ne s’adapte pas à son environnement comme le fait un robot qui, lui, peut ainsi devenir autonome et agir sans la main humaine. Le designer va donc devoir tenir compte de l’aspect inédit de chacune des actions et des situations dans lequel va se trouver le robot.

Rien, car notre raisonnement reste le même, ainsi que le processus de création. Certes les enjeux peuvent être bien plus importants qu’un simple presse-citron, mais la conception et les analyses faites aux préalables sont les mêmes. Toute la difficulté est de raisonner comme l’usager, ce que nous faisons avec tout type de projets, mais aussi raisonner comme l’objet. Asimov dans ses écrits décrivait déjà des scénarios de comportement artificiel liés aux robots, allant jusqu’à créer la psychologie robotique. Cependant, nous en sommes encore loin.

Le designer a un rôle tout aussi responsable que les ingénieurs sur un projet robotique, le tout est de bien gérer la communication et les échanges entre compétences. C’est là le secret d’un robot bien conçu.

A propos de Still Human

Still Human est une entreprise de robotique et objets connectés fondée en Janvier 2015. Elle peut réaliser vos projets en terme de design, formalisation, identité graphique, création de contenu, ergonomie, scénario d’usage, mise en situation, prototypage. Ga.ia est un concept de robot visant à fournir aux plantes le cerveau et les jambes que la nature ne leur a pas confié afin d’en produire une société végétale au sein de la société humaine. Biom est un cyborg végétal qui vous donnera la possibilité de comprendre les besoins d’une plante. En savoir plus

Matthias Schmitt, CEO of Still Human -

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